Entre les mains de Margherita Segala et Lucie Bibal, les peintures ont retrouvé leur splendeur d’antan grâce à leurs multiples interventions répondant aux qualifications et codes prévues par le code du patrimoine.
Si l’amélioration d’une œuvre n’apparaît pas toujours au premier coup d’œil, la restauration réalisée sur Le soir - Etude d’arbres au crépuscule à Bormes, huile sur toile, d’Emmanuel-Charles Bénézit, 1926 - est nettement visible. Le talent de l’artiste réapparaît et le charme mélancolique d’un coucher de soleil Borméen est de nouveau révélé. La toile encrassée avait perdu sa tension et le vernis avait jauni tandis que la peinture s’était écaillée à certains endroits. On ne pouvait plus apprécier les couleurs et nuances qui font pourtant tout l’intérêt de la peinture. Décrassage et dépoussiérage, remise en tension de la toile et comblements des lacunes ont rendu toute la fraicheur à l’oeuvre.
Outre sa mission première de préservation des biens patrimoniaux, la restauration permet de rendre la lisibilité des œuvres. De précieux indices sont parfois dévoilés et permettent de mieux comprendre le processus de création. Les qualités du créateur sont ainsi mises en lumière.
Tandis que le musée a entamé sa mue pour un projet culturel ambitieux, cette campagne essentielle vise à présenter de manière optimale ces œuvres qui, pour la plupart, sont au musée depuis sa fondation. Celles-ci intégreront bientôt le futur parcours permanent du concept culturel qui sera proposé.
Dans la continuité, ce sont 17 œuvres dont l’état de conservation apparaît préoccupant qui partiront en mai prochain. Parmi elles, trois études sur papier de Jean-Charles Cazin, présentées lors de l’exposition consacrée à l’artiste et sa famille en 2020-2021. L’une des trois huiles de Roberta Gonzales fera également partie de cet ensemble, ainsi que la dernière acquisition du musée - Ruelle de Bormes les Mimosas, peinte par Emmanuel-Charles Bénézit et achetée en 2021.
« Des opérations complexes réalisées avec l’avis de la Direction Régionale des Affaires Culturelles et de la Commission scientifique régionale -Conservation / Restauration, pour offrir une seconde jeunesse à la collection permanente du musée Arts et histoire » ont précisé Catherine Casellato, adjointe à la culture et Laury Mourosque, responsable du service culturel.